Devoir se libérer du passé...

Seule dans les couloirs du château d’Einstein, j’y errais d’un pas lent. Quiconque m’aurait vu à cet instant aurait pu me prendre pour un fantôme vêtu de noir dont les longs et sombres cheveux capturaient la moindre parcelle de lumière. Ainsi étais-je naturellement : très pâle et pourtant si sombre. Tout comme mes pas erraient sans bruit dans les méandres de l’ancienne demeure, moi je me perdais dans les méandres de mon esprit.

*Seul un Juge c’est vu délivrer son armure… Et sa Majesté Hadès sommeil toujours…*

Je soupirais. Je savais pourquoi j’étais ici, mais j’avais l’impression d’être inutile même si j’avais plaisir à être en ces lieux. Lorsque je suis véritablement venue ici pour prêter allégeance, je n’avais eu qu’à remettre un surplis. Certes pas n’importe lequel, mais un seulement.

Finalement j’arrivai face à ma salle favorite, celle que j’avais appelé, lorsque j’étais petite, « la salle à la harpe ». J’y entra et observa cette pièce que j’aimais tant. C’était une salle circulaire au plafond de verre sur lequel était peint un décors angélique. Au centre de cette pièce se trouvait une imposante et majestueuse harpe, brillant avec splendeur sous les quelques rayons de soleil qui filtraient. Je m’assise sur le tabouret se trouvant à côté, puis tout en fermant les yeux, je commença à jouer un morceau. Faible d’abord, puis la musique s’éleva progressivement jusqu’à emplir l’atmosphère avec légèreté. Au fur et à mesure que je jouais, une importante mélancolie s’empara de moi. Ce morceau que j’avais inconsciemment entamé… C’était le premier que j’avais appris et jouer en présence de mes parents.



*Maman… Papa…*

Mes doigts commencèrent à se crisper, rendant le son plus sec qu’il ne devait l’être. Toute la scène et toutes les paroles de l’homicide de mes parents et du meurtre de leur assassin me revinrent douloureusement en mémoire. Ma colère et ma frustration furent telle que j’arrêtai immédiatement de jouer. Bien que mon visage aux yeux fermés restait impassible, mes mains elles, étaient crispées sur ma jupe. Mes parents avaient eu un derniers projet avec moi une semaine avant leur mort. Ils voulaient m’emmener en Grèce lorsqu’ils avaient découvert ma passion pour la mythologie. Cela un mois avant le drame. En pensant à cette destination, quelque chose me revint en mémoire. Des paroles qu’Hadès m’avaient dites lorsqu’il était venu m’offrir les objets montrant mon rang après lui avoir prêté allégeance.

« En venant à mes côtés tu te fais des ennemis, Pandore. Et peut-être seras-tu mener à combattre. Es-tu certaine de vouloir rester à mes côtés ?
-Seigneur, je suis prête à affronter quiconque oserait vous vouloir du mal. Qu’importe si la terre entière devait se liguer contre moi si je puis rester à vos côtés.
-Même s’il s’agit de dieux ?
-Dieux, Hommes ou créatures légendaires peu m’importe. Un ennemi reste un ennemi, quelque soit sa nature. Peu m’importe aussi si je dois mourir si cela permet de vous sauver. J’ai fais mon choix Seigneur Hadès, jamais je ne reviendrais sur ma décision ! Je n’ai aucune raison de vivre ou d’exister si ce n’est que pour vous et vous protéger.
-Voila de bien belles paroles. Dans ce cas, écoute bien ce que je vais te dire… »

Il me parla alors de la dernière guerre divine, d’Athéna, son Sanctuaire, du sceau… Je ne me rappelle pas tout avec exactitude, mais il me semble que le domaine sacré de la déesse de la guerre devait se trouver en Grèce…

Je ne savais plus trop quoi faire. Ce sentiment de ne pas être utile à Hadès me blessait. Je voulais partir en Grèce pour accomplir le dernier désir de mes parents qui était de m’y emmener. Ainsi peut-être pourrais-je vraiment faire leur deuil et moins souffrir lorsque je ressens la présence d’un cosmos… Mais si je venais à m’approcher sans le savoir du Sanctuaire d’Athéna, qu’arrivera t’il ? Elle ou ses hommes chercheront-ils à me chasser ou me faire du mal ? Serai-je capable de me contrôler ? Je ne sais plus… !

Je vidais mon esprit de toutes pensées et tenta de me calmer. Doucement, je pus reprendre le morceau que j’avais arrêté. Aucune pensée ne traversait mon esprit durant mon morceau. Il n’y avait que la musique et le puissant cosmos d’Hadès. Enfin mes idées claires, je pus prendre ma décision. J’envoyai alors mes pensées auprès d’Hadès, certaine qu’il m’entendrait :

*Hadès-sama ô. Pardonnez mon appelle, mais je désir vous informer de mon départ pour la Grèce. Sachez bien que je suis loin de vous trahir ! Que je sois éternellement maudite si je venais à le faire ! Je désir simplement… exaucer le dernier désir de mes parents qui voulaient m’y emmener. J’espère ainsi pouvoir définitivement faire leur deuil et pouvoir enfin être à la hauteur de se que vous attendez de moi. Je vous promets de ne pas partir trop longtemps, je tâcherai de revenir au plus vite afin que vous ne puissiez qu’à peine vous rendre compte de mon absence. Il me faut vraiment y aller, j’espère aussi que vous me pardonnerez ma décision. Si vous pensez que mon retour venait à tarder, vous n’avez qu’à me l’ordonner. Je reste votre plus fidèle suivante…*

Mon message se termina en même temps que je finissais de jouer mon morceau. J’ouvris de nouveau les yeux puis sortis de la pièce pour retourner à ma chambre. Je retirai le bracelet qui me permettait d’aller et venir entre les enfers et le monde des vivants et je le mis dans un tiroir que je fermais à clef. Il aurait été trop dangereux de l’emporter avec moi, je préférais garder uniquement ma bague. Vérifiant que tout était en ordre et en sûreté dans mes appartements ainsi qu’il n’y ai rien d’anormal au château, je commençais à partir.
Mon cœur était serré, car j’avais l’impression d’abandonner mon Seigneur et de l’offenser. Mais je savais que si je ne le faisais pas, jamais je ne pourrais être à la hauteur de ses attentes, le spectre de mon passé m’aurait hanté pour toujours. Je m’éloignais d’un pas lent et une fois la colline descendue, je me retournai pour observer le château.



Puis je me retournai de nouveau pour poursuivre mon chemin, gardant une partie de mon esprit concentré sur le moindre changement du cosmos d’Hadès. J’avais beau m’éloigner, je me refusais de complètement me détacher de lui, ça serai comme me détacher d’une partie de moi-même.

*Hadès-sama ô… Mon frère…*

Puis je quittai les limites de son royaume. Mon voyage allait commencer.


Petit poste pour dire que je suis toujours là, parce que je m'ennuyais et parce que j'avais envies de faire voyager Panpan avant que tout les Spectres rapliquent pour que je les embêts :p. Même si c'est les vacances je suis prête à RP ^^